Le visage de Lesquent ravagé par la colère, l’âpreté de ses questions, la brutalité avec laquelle il lui serrait les poignets, tout dans cet homme ne lui inspirait plus que de l’horreur. Dans un sursaut, elle réussit à s’arracher à sa poigne.
— Vous venez de rompre le charme, François, je le crains.
— C’est-à-dire ?
— Vous me faites peur. Une jeune fille ne peut épouser un homme dont elle a peur.
— Oubliez-vous que le mariage a lieu demain, que déjà le maire et le curé…
— Qu’importe !
Elle s’attendait à voir se déchaîner sa fureur. Rien. Sa colère était tombée. Il dit simplement :
— Nous nous marierons demain, Colette, parce que vous ne pouvez pas faire autrement.
— Parce que je ne peux pas faire autrement ?
— Nous sommes complices, vous l’ignorez peut-être.
Cette fois, elle rit.
— Complices, et de quels crimes ?
— Votre broche.
Elle porta la main à son corsage.
— Eh bien ! elle m’appartient. N’est-ce pas l’une des broches du trésor que nous avons partagé ?
— Justement, le trésor que nous avons partagé. Légalement, vous appartient-il, ce trésor ? Allons, Colette, ne cherchez pas à vous con-