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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/210

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vaincre. Vous n’êtes pas héritière du comte de Boissy, et ce bijou, comme les autres, n’appartient-il pas à la famille de Boissy ?

— C’est insensé, François ; le château nous appartient.

Le château, mais non le trésor. Nous devions déclarer sa découverte, son « invention », comme dit le code. Non, Colette, ne rusez pas avec votre conscience. Nous sommes complices de détournement de trésor, de non-déclaration.

Il s’approcha encore et voulut l’attirer contre lui.

— Non, François !

— Quel mal y a-t-il, demain ne serons-nous pas unis ? Ne serez-vous pas Mme Lesquent ? Étranges fiancés que nous faisons.

Il l’avait saisie de nouveau par les mains et la serrait maintenant dans ses bras.

— Étranges fiancés, n’est-ce pas, qui n’ont jamais échangé d’autres baisers que ceux que se donnent un frère et une sœur.

— François, lâchez-moi. Comment voulez-vous, après ce que vous venez de me dire, que j’éprouve pour vous même de l’amitié ?

— Je t’aime, moi, alors que veux-tu de plus ?

— Mais, moi, je vous hais.

Le mot lui avait échappé. Bien qu’il reflétât sa pensée, elle s’arrêta, stupéfaite, sentant que ce mot venait de rompre à jamais toute possibilité d’amour entre François et elle.

D’un violent coup de rein, elle réussit à se