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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/215

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ferai rien contre tes idées de religion, je te l’ai dit. Moi, je n’y crois pas ; mais, si je m’y opposais, je craindrais que ça me porte malheur. Alors, voilà, s’il faut que tu ailles encore voir le curé, vas-y ; mais, avant, tu vas me jurer devant Dieu que nous nous marierons demain.

Colette marqua une hésitation. Elle essaya de ruser.

— Il ne dépend pas de moi que nous nous mariions demain.

— Si. Tu le sais bien, puisque, moi, je n’ai que ce désir.

— La nuit est longue, François.

— Qu’entends-tu par là ?

— Que nous ignorons ce que nous réservent les heures que nous avons à vivre d’ici demain.

Lesquent sembla inquiet de ces étranges paroles. Quel sens caché pouvaient-elles avoir ? Il réfléchit un instant, puis, craignant un piège, dit :

— Ce sont là des histoires de ton invention. Jure-moi d’accepter demain de m’épouser ou remonte dans le boudoir.

— Sur quoi voulez-vous que je jure ?

— Sur quoi ? Mais comme ça.

— Mon serment serait sans valeur. Attendez, je vais chercher…

Elle partit en courant vers l’escalier et Lesquent, tout interdit, la regarda monter l’étage.

« Elle va jurer », murmura-t-il.

Il était resté à l’attendre dans le hall d’entrée, perdu dans ses réflexions. Soudain, il lui