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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/217

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elle qu’elle se glissait dans l’escalier. Elle était sortie si rapidement qu’elle n’avait pas pris le soin de refermer la porte du hall. C’est le courant d’air ainsi créé qui, dans le dos de Lesquent, avait fermé la porte.

Maintenant, Colette courait à travers le parc. Elle n’avait qu’une crainte : que son terrible cousin se lançât à sa poursuite.

Elle était à la moitié du tapis vert quand elle entendit que Lesquent l’appelait. Elle bondit vers les arbres. S’arrachant aux ronces, elle descendit en courant jusqu’au sentier qui menait à Aizier. Elle s’arrêta pour écouter et reprendre son souffle. Elle n’entendit aucun bruit de poursuite ; alors, d’un pas rapide, mais sans courir cette fois, elle continua son chemin vers le village.

— M. le curé est-il ici ?

La vieille bonne la regarda sans aménité. Était-ce là une tenue pour se présenter chez un prêtre ? Un accroc à la robe, sans préjudice de ceux faits à ses bas, les éraflures de ses bras, étaient la rançon de cette course folle. En outre, Colette était tout essoufflée et de son foulard dénoué ses cheveux s’échappaient en désordre.

— C’est très urgent.

— Vous venez pour un malade ?

— Non, mais il faut absolument que je voie M. le curé.

— Entrez.

Elle laissa passer Colette devant elle, la détaillant des pieds à la tête, et ouvrit la porte de la salle à manger.