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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/218

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— Asseyez-vous.

La jeune fille pensa que Lesquent viendrait peut-être jusqu’ici. Mais oserait-il entrer chez le prêtre ?

Elle s’assit dans un coin d’où elle ne pouvait être vue de l’extérieur et attendit.

L’abbé Fouquier était un homme d’une cinquantaine d’années, solide fils de paysans, calme jusqu’à paraître lent, volontaire sans être têtu. Il n’avait ni la flamme fiévreuse, ni l’onctuosité de certains ecclésiastiques, mais une apaisante et inébranlable tranquillité.

— Eh bien ! mademoiselle, dit-il avec affabilité en entrant dans la pièce.

— Monsieur le curé, je ne me marie plus.

Le prêtre eut un haut-le-corps.

— Comment cela ?

— Je ne sais plus, je suis épuisée d’angoisse, je…

Enfin, ces larmes, ces sanglots qui l’étouffaient, se libérèrent. Colette fondit en larmes.

Très calmement, le prêtre la fit se rasseoir. Il laissa la première explosion du désespoir s’apaiser. Puis, quand les sanglots se firent plus lents, plus espacés, il dit :

— Racontez-moi cela, mon enfant. Vous avez eu une petite querelle avec votre fiancé, n’est-ce pas ?

Colette fit signe que non. Puis elle commença à raconter son histoire depuis le jour où elle avait reçu la lettre de Me Lemasle. Quand elle eut terminé, le prêtre lui dit :

— Ce que je ne comprends pas d’une jeune