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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/251

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que lorsqu’il sait que nous nous connaissons et que j’ai reconnu votre chapeau. Plus tard, il ne vous mentira que pour vous cacher son mensonge. Le mensonge ne peut qu’amener le mensonge. Mais comment êtes-vous sortie ?

— Il a creusé un trou dans le mur, il a descellé des pierres, scié des barreaux de fer.

— J’aurais tant voulu vous sauver !

La jeune fille lut alors dans les yeux du jeune homme l’intensité de sa passion. Elle en fut bouleversée, mais quand il lui saisit les bras et voulut l’attirer contre lui, elle l’arrêta.

— Non, je vous en prie… Ce n’est plus possible.

— Plus possible… Mais vous ne vous rendez pas compte que nos reproches mutuels sont sans fondement, que le seul coupable est cet individu.

La voix de Colette prit une étrange intonation, elle se fit plus rauque, comme irréelle.

— Le lundi, j’étais désespérée en revenant du rendez-vous où vous n’étiez point venu. J’ai vécu de sombres semaines en dépit de ce trésor qui me faisait riche. Parfois, j’arrivais à penser que le destin m’avait apporté la fortune sur un plateau et le malheur sur l’autre.

« Je ne sais si vous le savez, j’avais une amie, Lina, ma seule amie. Je dois vous dire aussi que Lesquent venait me voir assez souvent. Je l’avais d’abord jugé comme un rustre ; mais il m’avait sauvée d’une mort affreuse…

— Peut-être avait-il voulu surtout sauver le trésor.