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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/42

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nant, ils longeaient à peu près le fleuve, tantôt s’en éloignant, tantôt s’en rapprochant. Soudain, Lesquent freina. Un sentier rocailleux s’ouvrait sur la gauche, dans l’argile de la forêt, et il grimpait entre les arbres, laissant la Seine derrière lui. Le jeune homme y engagea sa voiture, lentement, parce que le chemin était défoncé et la pente raide.

Le soir tombait déjà et l’ombre s’épaississait sous les arbres qui, dénués de feuilles, étaient cependant très drus.

Colette commençait à n’être plus du tout rassurée. Si elle n’eût pas craint davantage de se perdre dans cette forêt immense, elle eût sauté de l’auto.

Elle jeta un regard vers son cousin, très occupé à éviter les fondrières et les racines qui débordaient du talus. Enfin, la route devint plus plane et ils sortirent de la forêt.

Un pré planté d’arbres s’étendait au-delà du chemin. Ils le longèrent jusqu’à une barrière et Lesquent arrêta sa voiture.

— C’est ici ?

Le jeune homme feignit de ne pas entendre. Il descendit de l’auto pour aller ouvrir la barrière.

Quand il fut revenu et eut remis la voiture en route, il dit avec quelque emphase :

— Ma chère, vous voici dans nos terres.

Ils traversèrent le pré planté de pommiers et brusquement, au bout d’une splendide esplanade de gazon, la jeune fille aperçut le château.