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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/43

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De pierres blanches et de briques roses, il avait grande allure avec ses toits élevés et ses cheminées à la française. Le rez-de-chaussée et l’étage étaient percés de hautes fenêtres. De part et d’autre de l’escalier monumental, une ligne verticale de colonnes supportait un fronton chargé d’allégories.

Une sorte de campanile assez bas couronnait cet ensemble que n’eût pas désavoué Mansard.

Lesquent avait arrêté de nouveau sa voiture pour laisser à Colette le temps de contempler leur propriété.

— Qu’en dites-vous, ma chère amie ?

— C’est merveilleux…

Emue d’admiration, Colette ne put trouver d’autres mots.

— Regardez à droite.

La jeune fille tourna la tête. Elle aperçut l’esplanade bordée de hautes frondaisons, qui semblait descendre jusqu’à la Seine.

Dans la pénombre du soir, des vapeurs montaient du fleuve, embuant ses rives. Là-bas, au détour de la boucle qui s’amorce vers Aizier et Quillebeuf, un navire hérissé de mâts de charge s’avançait, sombre silhouette percée de lumière, et seul le bourdonnement de ses machines, semblable au grondement de quelque animal fabuleux, troublait le silence.

Perdue dans la rêverie que lui inspirait ce majestueux tableau, la jeune fille ne s’aperçut pas, tout d’abord, que Lesquent s’était approché d’elle et avait passé son bras par-dessus