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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/44

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son épaule. Elle ne s’en rendit compte que lorsqu’il commença à la serrer contre lui.

— Que pensez-vous de notre propriété, très chère… ?

D’un mouvement d’épaule, la jeune fille tenta de se dégager.

— Elle est très belle.

— Vous êtes heureuse ?

— Oui. Voulez-vous me laisser, s’il vous plaît.

— Colette, ne croyez-vous pas que…

— Qu’il est temps que vous me conduisiez à Pont-Audemer, certainement.

— Nous avons de longues heures devant nous. Vous n’avez encore rien vu.

Pour la rassurer, Lesquent retira son bras et remit la voiture en marche. Il ne s’arrêta, cette fois, qu’au pied de l’escalier de pierre blanche et, sans rien lui demander, descendit de l’auto.

Il gravit quelques marches avant de se retourner et proposa :

— Voulez-vous venir ?

La jeune fille sortit de la voiture, mais elle s’arrêta aussitôt.

— Vous ne vivez pas seul, ici ?

— Non, le palefrenier d’Anthime habite toujours les communs. Dans la journée, il travaille dans les fermes du voisinage. Pour mon service, j’ai une cuisinière qui me sert de gouvernante.

Colette, les yeux baissés, remarqua combien l’herbe gagnait sur le sable de l’allée. Il y avait