Aller au contenu

Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle pensa alors que, le lendemain, à dix heures, il l’attendrait devant l’église de Pont-Audemer.

« Comment vais-je regagner Pont-Audemer ? Voyons, ici, nous sommes au bord de la Seine, ne serait-il pas plus simple d’aller directement à Grandlieu ? Il faudra que je pose la question à l’hôtelière. »

Détendue par quelques ablutions, puis remaquillée et recoiffée, joyeuse et satisfaite d’elle, Colette descendit vers la salle à manger. Dès qu’elle y entra, son regard croisa celui du propriétaire de la Delahaye. Il lui adressa un amical sourire auquel elle répondit avec réserve. La serveuse lui désigna une petite table dans un coin de la salle. De cet endroit, elle pouvait voir toutes les tables qui, à cette heure, étaient occupées.

Au centre, une longue table réunissait quatre couples qui, certainement, étaient ensemble, car ils parlaient les uns avec les autres fort joyeusement, et leur groupe donnait beaucoup d’animation à la salle. Les guéridons étaient occupés par des couples âgés, deux autres tables par des parents avec des enfants. À l’autre extrémité, solitaire comme elle-même, le monsieur de Pont-Audemer, comme le désignait la jeune fille, dînait mélancoliquement.

Peu à peu, les hôtes se retirèrent, d’abord les parents accompagnés d’enfants, puis les personnes âgées, et il ne resta bientôt plus que les quatre jeunes couples qui parlaient et riaient tellement qu’ils n’en étaient qu’au fromage. Le