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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/52

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solitaire prenait son café tout en lisant le journal, et Colette, arrivée la dernière, s’amusait énormément du spectacle de cette salle d’auberge campagnarde, où les huit de la grande table apportaient une atmosphère de vacances.

— Mais il n’y a plus que nous, fit tout à coup l’une des jeunes femmes.

— Pas tout à fait, dit l’un de ses compagnons.

Ils s’étaient tous retournés pour constater leur relative solitude et, loin de les apaiser, cette constatation fit rebondir leur animation. Ils avaient terminé le dessert et l’une des jeunes femmes aperçut le pick-up qui trônait dans un coin. Elle proposa de danser.

Colette, qui avait fini de dîner, se leva pour ne pas être importune.

— Oh ! mais restez avec nous, dit la jeune femme. Si toutefois vous aimez danser.

Les autres convives insistèrent et, avant qu’elle eût réfléchi, Colette se trouva dansant au bras de l’un des jeunes gens.

En vérité, sa solitude qui lui pesait depuis quelques instants, en regard de la joyeuse bande, trouva son compte à cette diversion.

En passant près de la table du monsieur de Pont-Audemer, la jeune fille aperçut deux jeunes femmes qui l’assiégeaient pour le décider à rester. Après s’être fait quelque peu prier, il finit par céder, lui aussi.

Colette apprit de son cavalier qu’ils étaient une bande d’amis, les uns habitant Paris, les autres la Normandie. Ils avaient coutume de se