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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/59

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à s’avancer vers le salon, dont la porte était entrouverte. Les meubles étaient recouverts de housses, les tapis roulés ; tout indiquait, sinon l’abandon, tout au moins le délaissement. Il lui sembla entendre parler et elle traversa un autre petit salon. Elle aperçut, en enfilade, une salle à manger de style Empire. Certainement, le visiteur et son cicerone étaient là.

Colette s’avançait à pas de loup, se faisant un jeu de les surprendre, quand elle reconnut la voix de Lesquent.

— … La copropriétaire, disait-il, n’habite pas la région. C’est avec Me Lemasle et moi que vous aurez à traiter. Elle n’a qu’une part infime et, d’ailleurs, ne connaissait même pas le défunt qui, lui, l’ignorait complètement.

Colette s’immobilisa et prêta l’oreille. Qu’est-ce que François allait encore raconter sur elle ?

— Mais pourquoi ne conservez-vous pas cette propriété ? demandait Chavanay.

— Très franchement, parce que je n’ai pas les moyens de payer les droits de succession. Sans cela, vous savez, il y a à faire ici : deux hectares de pommiers sélectionnés, qui font partie du château. En outre, M. Letellier louait vingt hectares de terre qui s’étendent au sud de Grandlieu. Il vendait des pommes jusqu’en Angleterre.

Le futur propriétaire du château aurait-il la possibilité de louer ces terres ?

— Évidemment.

Colette pensa qu’il ne serait plus question