où elle pourrait se dissimuler. Elle n’avait pas le temps d’aller jusqu’aux doubles rideaux. Elle aperçut un fauteuil Voltaire et s’accroupit derrière.
Les deux hommes passèrent sans la voir.
Dès qu’ils eurent disparu, Colette se glissa jusqu’aux rideaux. Elle y était mieux cachée que derrière le fauteuil et il lui était loisible, à travers les persiennes, de surveiller le départ de Chavanay. Elle avait également besoin d’un moment de tranquillité avant de rencontrer François. Il lui fallait penser à cette curieuse conversation qu’elle venait de surprendre.
Il y avait un premier fait. François la considérait absolument comme négligeable. Mais n’avait-il pas une idée malhonnête derrière la tête en voulant l’écarter ainsi de la vente, d’autant plus qu’il était question d’une soulte. Finalement, elle décida de ne le confondre que plus tard.
« Je ne vais pas lui en parler maintenant. Si je me trompe, il serait vexé ; mais s’il veut me voler, je suis prévenue. »
Lesquent sursauta en voyant Colette dans le salon.
— Il y a longtemps que vous êtes ici ?
— J’arrive. J’ai vu la porte ouverte, je suis entrée et je vous ai appelé.
— Je viens de reconduire un visiteur que M Lemasle m’a envoyé. Oh ! un simple curieux, je ne pense pas qu’il achète.
— C’est une personne des environs ? demanda la jeune fille avec une feinte naïveté.