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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/64

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Il entrouvrit la porte et la jeune fille aperçut les rayons chargés de volumes. Dans un coin, un divan défait ; du linge traînait sur le parquet et sur les meubles.

La jeune fille revint vers le hall.

— J’aimerais faire le tour du parc, dit-elle.

Lesquent acquiesça à son désir. Ils suivirent la grande allée qui descendait vers la Seine.

— Ce sont des pommiers, là-bas ? demanda-t-elle incidemment.

— Oui ; malheureusement, ils ne rapportent plus guère, ils sont trop vieux.

— Je regrette que ce ne soit pas la saison, j’aurais quand même eu plaisir à manger des fruits de nos terres, dit-elle en riant.

— Soyez sans regret, ils sont immangeables. Je vous l’ai dit, les arbres sont trop vieux.

Ils firent encore quelques pas.

— Mon seul regret en quittant ce château sera de ne plus avoir devant les yeux la Seine et ce panorama de marais, Est-ce beau ?

Sa voix était devenue vibrante d’émotion, semblait-il. Il poursuivit :

— Colette, je vous dois des excuses. Je me suis très mal conduit hier, mais il faut me pardonner. Je suis maladroit et balourd. À vivre si loin du monde, même devant une nature merveilleuse, l’homme redevient une bête ! Qu’avez-vous pensé de moi ?

C’était justement la question que la jeune fille se posait : « Que penser de François ? »

Hier, après ses privautés, ne l’avait-elle pas jugé sévèrement ? Puis, quand, bien sagement,