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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/65

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il l’avait menée à Pont-Audemer, comme elle je lui avait demandé, des regrets étaient venus adoucir son appréciation. Maintenant, elle subissait de nouveau ce revirement. Il y a quelques instants, elle était persuadée qu’il combinait de louches machinations pour la voler et, maintenant, elle doutait encore de sa mauvaise foi.

Colette avait l’âme si droite qu’elle avait peine à croire en la duplicité des gens. Il avait suffi qu’il paraisse émotionné par la vue du paysage pour qu’elle doutât de ses intentions. Peut-être s’était-elle trompée ?

François, qui attendait une réponse, hasarda timidement :

— Qu’avez-vous pensé de moi, hier, Colette ?

Elle haussa les épaules.

— Si vous n’étiez pas un peu plus âgé que moi, je vous dirais que vous êtes un gamin.

Un sourire illumina son visage.

— Je crois que vous avez raison. Je suis un gamin. Et un gamin très maladroit, très timide, savez-vous. Colette.

La jeune fille se retourna vers lui.

— Colette, je vous aime. Oui, j’aurais voulu vous dire ça autrement ; seulement, les belles phrases, je ne sais pas les tourner.

« Dès le premier jour où je vous ai vue dans votre studio, vous m’avez ébloui. Le soir, en repartant de chez vous, je vous imaginais déjà dans le château avec une belle robe comme en portaient les dames d’autrefois. Je nous voyais, l’un et l’autre, galopant à cheval à travers lu