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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/67

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— Votre réserve est très naturelle. Je vous demande seulement de bien réfléchir. Regardez ces arbres, Colette. Regardez ce fleuve à vos pieds le fleuve royal. Contemplez ce château et pensez que si nous n’étions qu’un, vous et moi, ce château, ces arbres et ce fleuve pourraient être le décor de notre vie, le cadre de nos amours. Colette, ma chérie, vous seriez la châtelaine de ce merveilleux domaine.

La jeune fille, qui s’était laissé bercer par les mots, regarda le beau parleur.

— Que dites-vous là ? Nos deux pauvretés réunies ne nous permettraient pas de rester maîtres du château. Si nous vendons l’un et l’autre, n’est-ce pas parce que nous n’avons pas l’argent nécessaire pour payer les droits ?

— Bien sûr, petite fille, mais supposez que je vous épouse, alors nous aurions plusieurs solutions pour rester maîtres de Grandlieu, il n’y aurait pas de partage, il ne resterait que les droits à payer. Nous pourrions trouver de l’argent, un prêt garanti par hypothèque. Il nous serait possible de trouver un commanditaire, que sais-je ? Même de vendre en restant les intendants. Croyez-vous qu’un Parisien passera trois cent soixante-cinq jours ici ? Il ne viendra qu’un mois ou deux ; le reste du temps, nous serions les maîtres de Grandlieu.

Il s’échauffait à parler et Colette se demandait s’il n’allait pas laisser échapper quelque confidence sur les propositions qu’il avait faites à Chavanay, mais il s’arrêta après avoir conclu :