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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/68

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— Vous voyez que tout serait changé.

Ils étaient descendus jusqu’à proximité du raccourci par lequel Colette était arrivée tout à l’heure.

— Nous allons remonter, fit-il.

— Non, François, je suis à deux pas de la route de Vieux-Port. Il se fait tard, je vais rentrer à l’hôtel.

— Vous allez venir dîner au château !

— Demain, je reviendrai. J’ai besoin d’être seule pour penser à ce que vous venez de me dire.

François la laissa partir sans insister. Mais quand il voulut l’embrasser, elle se déroba encore. Il la regarda s’éloigner jusqu’à ce que le virage de la route l’eût cachée. Alors, il remonta d’un pas agile, le sourire aux lèvres.

Colette avait absolument besoin d’être seule pour réfléchir, pour démêler toutes ses pensées. Plusieurs fois, au cours de sa méditation, elle évoqua cette image qu’avec tant d’habilité, ou par un simple hasard, François lui avait suggérée : « Je vous imaginais dans le château avec une belle robe, comme en portaient les dames d’autrefois. »

Elle se voyait dans le salon, en robe de tulle blanc, soulevant le rideau et regardant la pluie tomber sur le parc. Elle s’imaginait assise sur le gazon, entourée d’amies comme Winterhalter a peint l’impératrice Eugénie et ses dames d’honneur. Elle… Non, elle chassait ces images, ou tentait de les chasser.

Images sans espoir parce qu’il ne suffisait pas