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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/72

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— Vous croyez que le médecin aurait pu le sauver ?

— Peut-être pas, mais il aurait certainement pu lui faire une piqûre pour le calmer.

— C’est effrayant, fit Colette.

La servante hocha la tête.

— Après, j’ai bien compris.

« — C’est moi le maître, disait-il en fouillant les tiroirs.

« Bien sûr, personne ne connaissait de famille à Monsieur, et nous, nous n’osions rien dire. Et puis, il y a eu le testament. Ce n’est pas moi qui ai entendu, c’est Ludovic, le jardinier. La fenêtre de la bibliothèque était ouverte, nous étions au printemps, Ludovic repiquait des ravenelles sur la plate-bande. Il était à genoux, personne ne pouvait le voir ni l’entendre. M. François était enfermé dans la bibliothèque avec le notaire et, tout à coup, Ludovic a entendu la voix de Me Lemasle :

« — Ce testament n’est pas valable, disait-il.

« — Pourquoi n’est-il pas valable ? lui demandait François. C’est un testament olographe, il n’avait donc pas à être reçu par un notaire.

« — Il est exact qu’un testament de ce genre n’a pas à être déposé chez un notaire, mais je refuse à ce papier la qualité de testament olographe parce que c’est vous qui l’avez écrit.

« — Je ne m’en cache pas, mais il est daté et signé de la main de mon cousin. Le pauvre homme était si fatigué, ce jour-là, qu’il n’a pu le rédiger lui-même, mais il l’a signé.