Aller au contenu

Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« — Ce fut une faute, monsieur Lesquent. Vous qui semblez si bien connaître le droit, comment ne saviez-vous pas qu’un testament olographe doit être entièrement écrit de la main du testateur ?

« François est entré dans une colère terrible, il a même menacé Me Lemasle, mais celui-ci fut inébranlable.

« — Lesquent… (Il ne lui disait plus monsieur.) Lesquent, voulez-vous que je dépose ce testament chez le procureur de la République et que je demande l’expertise de la signature ?… Soyez raisonnable, il vous reste une chance d’avoir Grandlieu, peut-être ne trouverai-je pas d’autres héritiers.

« Le mois suivant, M. François nous donnait congé et nous partions du château sans regret. J’ai su depuis qu’il n’était plus seul à hériter, et il a dit au facteur que, peut-être, il repartirait bientôt pour l’Afrique.

« Je me demande pourquoi je vous raconte tout ça. Ces histoires-là ne vous intéressent pas. Pour nous, gens de la campagne, elles remplacent le cinéma et nous cherchons toujours à connaître la suite.

La servante hocha la tête d’un air entendu et elle conclut :

— Ça ne lui portera pas bonheur, vous savez, mademoiselle. Quand je repense à ce pauvre Monsieur sur son lit et qui étouffait, qui étouffait…

L’entrée de Chavanay vint interrompre ces confidences. Il demanda fort aimablement à