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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/82

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roman. C’est très grave de laisser mourir un homme et, sincèrement, je ne crois pas que Lesquent soit coupable d’un crime. Pour revenir à la vente du château, ce M. Chavanay est venu me voir samedi ; nous allons attendre son offre et, s’il achète, eh bien ! je veillerai à ce que votre part soit égale à celle de votre cousin… Mais, soyez tranquille, il n’y aura pas de soulte, je m’y opposerai.

L’entretien était terminé. M Lemasle reconduisit la jeune fille jusqu’à la porte et, après lui avoir de nouveau donné tout apaisement, il lui souhaita un bon retour.

Comme elle franchissait le porche de la maison du notaire, Colette aperçut la Delahaye qui remontait lentement vers le pont. Instinctivement, elle se rejeta dans l’ombre et attendit que Chavanay fût passé.

— Je suis allé rechercher mes bagages à Vieux-Port ; maintenant, nous sommes libres, lui dit-il quand elle l’eut rejoint. Si nous allions déjeuner à Deauville, il y a moins de quarante kilomètres, nous y serions dans une demi-heure.

« Quand je raconterai ça à Lina », pensait Colette.

Chavanay se montra un compagnon fort agréable, discret, jugeant des gens et des choses avec esprit, laissant percevoir, avec tact, des connaissances étendues.

Non seulement il ne chercha pas à savoir qui était Colette Semnoz, mais jamais la conversation n’effleura un sujet qui eût amené la jeune fille à dire quelles étaient ses occupations, où