l’heure, et actuellement elle se sentait au centre d’une de ces séries. Hier après-midi, elle était arrivée à deux heures dix, alors que Fourcaud l’avait déjà demandée. Ce matin, elle était au bureau à neuf heures cinq, mais, cette fois, elle battait tous les records, la pendule de Saint-Lazare indiquait quatorze heures vingt-cinq, et, comme son patron n’était pas là, elle s’en trouvait d’autant plus peinée.
— Il y a un monsieur dans le bureau du patron, lui dit sa collègue, dès son arrivée.
— Pourquoi est-il dans le bureau ?
— C’est un ami de M. Fourcaud.
— Vous ne lui avez pas dit que M. Fourcaud était absent de Paris ?
— Oui, mais il m’a demandé quand il rentrerait et je n’ai pas su ce qu’il fallait lui dire.
— J’y vais.
Colette posa son sac et accrocha son manteau, puis elle poussa la porte du bureau directorial.
Dès les premiers pas dans la pièce, elle s’arrêta, pétrifiée.
Chavanay était assis dans l’un des fauteuils de cuir et il fumait une cigarette. En voyant la jeune fille entrer, son visage marqua son étonnement.
— Vous !
Colette aurait préféré fuir. Le premier instant de stupeur passé, elle s’avança et dit :
— Vous désirez voir M. Fourcaud. Il est absent de Paris jusqu’à samedi matin.
— Mademoiselle Semnoz, comme je suis heu-