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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/98

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le plumier. Enfin, relevant la tête avec décision, elle se dirigea vers la porte.

Quand elle quitta son travail à dix-huit heures trente, elle se félicitait encore de sa fermeté. Elle ne se souvenait pas d’avoir vu Chavanay au bureau depuis deux ans qu’elle était au service de Fourcaud, mais comme il n’était pas impossible qu’elle l’y rencontrât de nouveau, elle pensa avoir bien agi en rompant définitivement avec lui.

— Vous accepterez que je vous reconduise avenue Victor-Hugo ?

Colette sursauta. Chavanay était devant elle et là, au bord du trottoir, la Delahaye grise était arrêtée, la portière ouverte.

— Je vous remercie, monsieur. Je pensais que vous aviez compris que je n’habitais pas avenue Victor-Hugo.

— Je n’ai pas de préférence pour l’avenue Victor-Hugo, je vous offre simplement de vous reconduire chez vous.

— C’est inutile.

— Peut-être le jugez-vous ainsi, mais je voudrais vous parler. Tout à l’heure, dans le bureau de Fourcaud, je n’ai pas insisté parce que je n’étais pas chez moi, et vous auriez pu me rappeler que vous aviez du travail.

— Eh bien ! maintenant, je suis pressée, je regrette…

— Si vous êtes pressée, dites-moi où vous désirez que je vous dépose ?

— Non, je ne…

Il lui sembla que les passants les regardaient.