À tel point que je tentais de briser la résistance de ma fille pour qu’elle le marie.
Hélas, comme je me suis trompé !
La vérité est atroce.
Affolante.
Crasseuse.
Renaud complotait avec une autre personne ma mort, puis la ruine de ma fille, le frémoppe et son meurtre aussi à elle.
La pauvre petite…
Pourquoi les troupeaux décimés ?
Pourquoi les assassinats ?
Dans le but de s’emparer de mon ranch.
Et aussi pourquoi ne fais-je point arrêter cet homme sur l’heure ?
Parce que je veux éviter à mon enfant l’horrible scandale qui éclabousserait ma petite.
Dites, cher ami, à Charmaine, combien je l’ai aimée… |}
La jeune fille ne put réprimer ses sanglots.
Baptiste se dirigea vers elle.
La prit par le bras.
L’entraîna au dehors.
Et lui dit :
— Ne rentrez pas avant que je vienne vous chercher.
Silencieusement elle se dirigea vers la maison.
Le chef revint devant le tribunal improvisé.
Nap lui demanda :
— Vous avez sur vous quelques lettres d’amour ?
— Oui.
— De qui ?
— De la femme du mort Boyer.
— Ils étaient séparés de corps, n’est-ce pas ?
— Oui.
— Et à qui les lettres d’amour de madame Boyer étaient-elles adressées ? À son mari ?
— Non, non.
— À qui alors ?
— À Battling Renaud.
— Voulez-vous en lire une ?
— Certainement.
S’adressant aux jui’és le chef de police dit :
— Messieurs, je vais vous en lire une, une seule. Elle est un résumé, un summum des autres.
Il lut :
Mon beau Battling en or,
Laisse-moi d’abord te couvrir de baisers et de caresses.
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