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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/221

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les plaines


MOISSON


Si vif luit le caillou qu’on dirait des sardoines ;

L’été touffu s’enchevêtre dans les fourrés ;
La fleur écoute, au bord des longs chemins dorés,
La fragile chanson du vent dans les avoines.

On coupe, à tour de bras,
Les seigles déjà mûrs et les orges là-bas ;
Des troupes de pigeons volent de chaume en chaume ;
La spergule parfume et les trèfles embaument.
Voici
L’hirondelle qui passe et jette un cri
Et fuit.

Sous le linge mouillé, à l’ombre des javelles,

Dorment les cruchons bleus dont les flancs en sueur