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les soirs

LES VIEUX CHÊNES


L’hiver, les chênes lourds et vieux, les chênes tors,
Geignant sous la tempête et démenant leurs branches
Comme de grands bras fous qui veulent fuir leur corps,
Mais que tragiquement la chair retient aux hanches,

Les vieux chênes rugueux et sinistres, les noirs
Géants debout, à l’horizon, où les vents rogues
Cinglent de leur colère et de leur vol les soirs
Et les mordent et les mordent comme des dogues,