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Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, IV.djvu/158

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pierre duchatelet

rez-de-chaussée même de la maison qu’il habitait. C’étaient deux proclamations, l’une du gouvernement, l’autre d’un des généraux divisionnaires de la garnison de Paris. Elles annonçaient avec une certaine maladresse crâne une sortie prochaine de toutes les forces assiégées et prédisaient la victoire en termes vraiment enthousiastes qui empoignaient quoi qu’on en eût.

Cette fois ce serait décisif, on mourrait ou on vaincrait.

— Bien envoyé ! tel était le résumé des opinions. À la suite des proclamations, l’affiche portait, en plus petit texte, des itinéraires de troupes et des dispositions stratégiques un peu naïves si précisément elles ne devaient pas tromper l’ennemi qui, certes, avait des espions dans la place.

Pierre, lisant avec tout le monde, vit le numéro de son bataillon de marche, son lieu de réunion et sa destination devant l’ennemi. Justement, c’était pour ce soir le départ aux avant-postes. Pierre remonta chez lui, s’équipa, dépêcha son déjeuner, fit à la bonne les recommandations nécessaires et partit.

Il fut brave à tous crins dans la bataille du lendemain, où plus d’un trouva la mort. Lui, la cherchant avidement, rageusement, n’attrapa pas la moindre blessure et ce fut désolé qu’il rentra chez lui deux jours après, car il s’attendait bien à ne