Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/222

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Cette égalité d’instruction, si outrageusement méconnue dans la société moderne, avait été indiquée avec netteté par les révolutionnaires nos pères comme le but à réaliser.

Il suffit pour s’en convaincre de parcourir le Rapport sur l’organisation générale de l’instruction publique, présenté par Condorcet à l’Assemblée législative, qui, entre autres considérations remarquables, contient les passages suivants :

« Offrir à tous les individus de l’espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoins, d’assurer leur bien-être, de connaître et d’exercer leurs droits, d’entendre et de remplir leurs devoirs ;

« Assurer à chacun la faculté de perfectionner son industrie, de se rendre capable des fonctions sociales auxquelles il a le droit d’être appelé ; de développer toute l’étendue des talents qu’il a reçus de la nature, et par là, établir, entre les citoyens, une égalité de fait, et rendre réelle l’égalité politique reconnue par la loi ;

« Tel doit être le premier but d’une instruction nationale, et, sous ce point de vue, elle est, pour la puissance publique, un devoir de justice…

« Nous avons pensé que, dans ce plan d’organisation générale, notre premier soin devait être de rendre, d’un côté, l’éducation aussi égale, aussi