titution, c’est de maintenir le privilège politique des classes riches, qui aiment à s’intituler les classes gouvernantes.
Ce caractère était dénoncé par Lamennais, obligé de cesser la publication du Peuple constituant par suite du rétablissement du cautionnement en juillet 1848 : « On voulait a tout prix nous réduire au silence. On y a réussi par le cautionnement. Il faut aujourd’hui de l’or, beaucoup d’or pour jouir du droit de parler. Nous ne sommes pas assez riches. Silence aux pauvres. »
Silence aux pauvres : — Voilà quelle est la véritable signification des cautionnements imposés aux journaux, ainsi que, avant Lamennais, en 1818, le constatait Évariste Dumoulin dans la Minerve française :
« Vouloir assujettir les propriétaires ou éditeurs des journaux au dépôt d’un cautionnement, c’est vouloir créer en faveur de ceux qui ont de l’argent, au préjudice de ceux qui n’en ont pas, le privilège d’écrire et de publier leurs opinions. C’est le monopole sinon de la pensée, du moins du droit d’exprimer sa pensée. Les riches pourront parler, les pauvres devront se taire. »
C’était là effectivement, à leur origine, l’objet avoué des cautionnements institués par les lois de la Restauration ; et c’était une conséquence logique