Aller au contenu

Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne put qu’adresser ce dernier appel à la Providence :

« Mon Dieu… mon Dieu !… prenez-nous en pitié ! »

Une journée encore se passa sans changement, et, sous cette chaleur torride, il fallait sans cesse se relayer aux avirons. Ils n’étaient plus que quatre qui pussent encore le faire, Louis Clodion, Tony Renault, John Howard, Magnus Anders. Leurs camarades, brisés par la fatigue, minés par la fièvre, gisaient au fond de l’embarcation, et l’eau potable allait leur manquer…

Will Mitz, cependant, conservait assez d’énergie pour encourager ses jeunes compagnons. Il ne quittait la barre que pour prendre l’aviron à son tour. En vain espérait-il que le vent reviendrait ! Les rares nuages de l’horizon se dissipaient presque aussitôt. La voile ne battait plus, et, si on la laissait sur le mât, c’est qu’elle formait abri contre les brûlants rayons du soleil.

Cette situation ne pouvait se prolonger.

Pendant la nuit du 1er au 2 octobre, plusieurs de ces pauvres enfants eurent le délire. Ils criaient… ils appelaient leur mère… Sans l’incessante surveillance de Will Mitz,