Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/86

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Et alors Tony Renault de s’écrier, en montrant une hauteur vers le sud :

« Le mont Pelé, le voilà !… C’est lui… je le reconnais !…

— Tu le reconnais ?… répliqua Roger Hinsdale, d’un ton qui marquait une certaine incrédulité…

— Sans doute !… Pourquoi aurait-il changé depuis cinq ans ?… Tenez… les trois pitons du Carbet…

— Il faut avouer, Tony, que tu as de bons yeux…

— Excellents !… Je vous affirme que c’est le mont Pelé… qui n’est pas pelé du tout… Il est vert et boisé comme toutes les montagnes de mon île !… Et vous en verrez bien d’autres dans mon île… si nous gravissons la montagne du Vauclin !… Et, que vous le veuillez ou non, il faudra bien admirer mon île… la plus belle des Antilles ! »

On le laissa s’emballer, car il avait la riposte vive, ce pétulant garçon.

Toute exagération à part, Tony Renault ne s’aventurait pas en vantant la Martinique. Par sa superficie, cette île occupe le second rang de la chaîne antiliane, soit neuf cent quatre-vingt-sept kilomètres carrés, et ne