capitale de Tamerlan, je vois passer deux vélocipédistes, achevalés sur leurs vélocipèdes.
« Ah ! s’écrie M. Caterna, des messieurs à roues ! »
Et ces messieurs étaient d’origine turkomène !
Après « celle-là », il n’y avait plus qu’à fuir une ville à ce point déshonorée par ces chefs-d’œuvre de la locomotion mécanique, et c’est ce que fit notre train à huit heures du soir.
XIII
Nous avons dîné une heure après le départ du train. À l’intérieur du wagon-restaurant figurent quelques nouveaux convives, — entre autres, deux nègres, que M. Caterna appelle volontiers des « hommes sombres ».
Aucun de ces voyageurs, m’a dit Popof, ne doit dépasser la frontière russo-chinoise : ils ne m’intéressent donc que peu ou point.
Pendant le dîner, auquel tous mes numéros assistent, — j’en ai douze, et j’imagine que je n’irai pas au delà — je m’aperçois que le major Noltitz ne cesse d’observer le seigneur Faruskiar. Est-ce qu’il commence à le suspecter ? Est-ce qu’il ajoute quelque importance à ce que ce Mongol semble connaître, sans en avoir l’air, ces trois voyageurs de deuxième classe, mongols comme lui ? Est-ce que son imagination travaille avec la même activité que la mienne, et se demande-t-il s’il faut prendre au sérieux ce qui n’a été qu’une plaisanterie de ma part ? Que moi, homme de lettres, chroniqueur à la recherche de « situations », à la poursuite de la « scène à faire », si obstinément réclamée tous les lundis par mon ami Sarcey, il me plaise de voir dans ce personnage un rival du fameux Ki-Tsang