criptible pêle-mêle, avec cris de terreur et gémissements prolongés… Mais, je me hâte de l’indiquer, il n’y a rien de grave, parce que l’arrêt n’a pas été subit.
« Vite… hors du train ! » me dit le major.
XX
En un instant, les voyageurs, plus ou moins contusionnés et affolés, se sont élancés sur la voie. Ce ne sont que plaintes et questions, faites en trois ou quatre langues différentes, au milieu d’un effarement général.
Le seigneur Faruskiar, Ghangir et les quatre Mongols ont été des premiers à sauter hors des wagons. Tous sont postés sur la voie, le kandjiar d’une main, le revolver de l’autre. Nul doute, un coup a été préparé pour mettre le train au pillage.
En effet, les rails manquent sur une longueur de cent mètres environ, et la locomotive, après avoir buté contre les traverses, s’est arrêtée devant un monticule de sable.
« Comment ! le chemin de fer n’est pas achevé… et l’on m’a donné un billet de Tiflis à Pékin ?… Et j’ai pris ce Transasiatique pour gagner neuf jours sur mon tour du monde ? »
À ces phrases jetées en allemand à l’adresse de Popof, j’ai reconnu la voix de l’irascible baron. Mais, cette fois, c’est à d’autres que les ingénieurs de la Compagnie qu’il aurait dû adresser ses reproches.
Nous interrogeons Popof, tandis que le major Noltitz ne cesse d’observer le seigneur Faruskiar et les Mongols.