— Vous avez raison, Popof, répond le major Noltitz, et, de plus, soyons bien armés. »
Ce n’est que prudent, car les bandits, qui ont dû se diriger vers le viaduc de Tjou, ne doivent pas être éloignés. Il est vrai, dès qu’ils auront reconnu que leur coup est manqué, ils se hâteront de déguerpir. Comment oseraient-ils — à six — attaquer une centaine de voyageurs, sans compter les soldats chinois préposés à la garde du trésor impérial.
Une douzaine de nous, dont M. Caterna, Pan-Chao et moi, offrent d’accompagner le major Noltitz. Mais, d’un commun accord, nous conseillons à Popof de ne pas abandonner le train, en lui assurant que nous ferons le nécessaire à Fuen-Choo.
Donc, armés de poignards et de revolvers, — il est une heure et demie du matin — nous suivons la voie qui remonte vers la bifurcation des deux lignes, marchant aussi rapidement que le permet cette nuit très obscure.
En moins de deux heures, nous arrivons à la station de Fuen-Choo, n’ayant fait aucune mauvaise rencontre. Évidemment Faruskiar aura rebroussé chemin. Ce sera donc à la police chinoise de s’emparer de ce bandit et de ses complices. Y parviendra-t-elle ?… Je le souhaite sans trop l’espérer.
À la station, Pan-Chao s’abouche avec le chef de gare, lequel fait demander par le télégraphe qu’une locomotive soit immédiatement envoyée de Taï-Youan à l’embranchement de Nanking.
Il est trois heures, le jour commence à poindre, et nous revenons attendre la locomotive à la bifurcation. Trois quarts d’heure après, de lointains sifflements l’annoncent, et elle vient stopper au raccordement des deux lignes.
Dès que nous sommes entassés dans le tender, la locomotive s’engage sur l’embranchement, et, une demi-heure plus tard, nous avions rejoint le train.
L’aube est assez faite alors pour permettre aux regards d’embrasser un large rayon. Sans en rien dire à personne, je me mets à