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deux ans de vacances.

C’étaient Walston, Brandt et Rock, qui, non sans peine, avaient pu se sauver du coup de mer, avant l’échouage de l’embarcation. Ayant traversé le banc des récifs et atteint l’endroit où gisaient leurs compagnons, Forbes et Pike, ils s’empressèrent de les ramener à la vie ; puis ils délibérèrent pendant que le master Evans les attendait à quelques centaines de pas de là, sous la garde de Cope et de Rock.

Et voici les propos qui furent échangés – propos que Kate entendit très distinctement :

« Où sommes-nous ? demanda Rock.

— Je ne sais ! répondit Walston. Peu importe ! Ne restons pas ici et descendons vers l’est ! Nous verrons à nous débrouiller, quand le jour sera venu !

— Et nos armes ?… dit Forbes.

— Les voici, avec nos munitions qui sont intactes ! » répondit Walston.

Et il sortit du coffre de la chaloupe cinq fusils et plusieurs paquets de cartouches.

« C’est peu, ajouta Rock, pour se tirer d’affaire dans ces pays de sauvages !

— Où est Evans ?… demanda Brandt.

— Evans est là, répondit Walston, surveillé par Cope et Rock. Il faudra bien qu’il nous accompagne, bon gré mal gré, et, s’il résiste, je me charge de le mettre à la raison !

— Qu’est devenue Kate !… dit Rock. Est-ce qu’elle serait parvenue à se sauver ?…

— Kate ?… répondit Walston. Plus rien à craindre d’elle ! Je l’ai vue passer par-dessus le bord, avant que la chaloupe se soit mise au plein, et elle est par le fond !

— Bon débarras, après tout !… répondit Rock. Elle en savait un peu trop long sur notre compte.

— Elle ne l’aurait pas su longtemps ! » ajouta Walston, sur les intentions duquel il n’y avait point à se tromper.