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S’il eût été permis à l’un de ses semblables de l’approcher en ce moment, voici ce qu’il l’aurait entendu se répéter à lui-même :

« Malédiction ! Qu’est ce que cela veut dire ? Que fait-elle là ? Elle n’est pas à la place que mes calculs lui donnent ! La misérable ! Elle est en retard ! Ou Newton est un fou, ou elle est folle ! Tout cela est contraire aux lois de la gravitation universelle ! Que diable ! je n’ai pu me tromper ! Mes observations sont justes, mes calculs aussi ! Ah ! satanée coquine ! »

Et Palmyrin Rosette se prenait la tête à deux mains, et il s’arrachait les cheveux, qui ne foisonnaient cependant pas sur son occiput. Et toujours, toujours le même résultat : un désaccord constant et inexplicable entre le calcul et l’observation.

« Voyons, se disait-il, est-ce qu’il y aurait un dérangement dans la mécanique céleste ? Non, ce n’est pas possible ! C’est moi qui me trompe ! Et pourtant… pourtant… »

Vraiment, Palmyrin Rosette eût maigri à la peine, s’il lui eût été possible de maigrir

Enfin, s’il était désappointé, on était inquiet autour de lui, mais c’était ce dont il se préoccupait le moins.

Cependant, cet état de choses devait avoir un terme.

Un jour, le 12 octobre, Ben-Zouf, qui rôdait autour de la grande salle de Nina-Ruche, dans laquelle le professeur se trouvait en ce moment, l’entendit pousser un cri retentissant.