Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
106
HIER ET DEMAIN.

Or, je réfléchissais à cela, lorsqu’un tourbillon passa à travers le buffet de l’orgue. Tous les tuyaux frémirent comme une forêt sous une rafale. Le soufflet fonctionnait à pleins poumons.

Maître Effarane venait de débuter en attendant l’Introït. Les grands jeux, même le pédalier, donnaient avec des roulements de tonnerre. Cela se termina par un formidable accord final, appuyé sur la basse des bourdons de trente-deux-pieds. Puis, M. le Curé entonna l’Introït : Dominus dixit ad me : Filius meus es tu. Et, au Gloria, nouvelle attaque de maître Effarane avec le registre éclatant des trompettes.

J’épiais, épouvanté, le moment où les bourrasques de la soufflerie s’introduiraient dans nos tuyaux ; mais l’organiste nous réservait sans doute pour le milieu de l’office…

Après l’Oraison, vient l’Épitre. Après l’Épitre, le Graduel terminé par deux superbes Alleluia avec accompagnement des grands jeux.

Et alors, l’orgue s’était tu pour un certain laps de temps, pendant l’Évangile et le Prône, dans lequel M. le Curé félicite l’organiste d’avoir rendu à l’église de Kalfermatt ses voix éteintes…

Ah ! si j’avais pu crier, envoyer mon ré dièze par la fente du tuyau !…

On est à l’Offertoire. Sur ces paroles : Lætentur cœli, et exultet terra ante faciem Do-