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L’ÉTERNEL ADAM.

son gré les métaux, le marbre et la roche. Dans un domaine moins concret ou tout au moins d’une utilisation moins directe et moins immédiate, il pénétrait graduellement le mystère des nombres et explorait toujours plus avant l’infini des vérités mathématiques. Par elle, sa pensée avait parcouru le ciel. Il savait que le soleil n’était qu’une étoile gravitant à travers l’espace, selon des lois rigoureuses, entraînant les sept planètes[1] de son cortège dans son orbe enflammé. Il connaissait l’art, soit de combiner certains corps bruts de manière à en former de nouveaux n’ayant plus rien de commun avec les premiers, soit de diviser certains autres corps en leurs éléments constitutifs et primordiaux. Il soumettait à l’analyse le son, la chaleur, la lumière et commençait à en déterminer la nature et les lois. Cinquante ans plus tôt, il avait appris à produire cette force dont le tonnerre et les éclairs sont les terrifiantes manifestations, et aussitôt il en avait fait son esclave ; déjà cet agent mystérieux transmettait à d’incalculables distances la pensée écrite ; demain il transmettrait le son ; après-demain, sans doute, la lumière[2]… Oui, l’homme était grand, plus

  1. Les Andart’-Iten-Schu ignoraient donc Neptune.
  2. On voit que, si les Andart’-Iten-Schu connaissaient le télégraphe, ils ignoraient encore le téléphone et la lumière électrique, au moment où le zartog Sofr-Aï-Sr se lierait à ces réflexions.