Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/215

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qu’ils nommaient Cuba, l’Amiral supposa qu’elle devait faire partie du royaume de Cipango, et il ne douta pas d’atteindre avant peu la ville de Quinsay, autrement dite Hang-tcheou-fou, qui fut autrefois la capitale de la Chine.

C’est pourquoi, dès que les vents le permirent, la flottille leva l’ancre. Le jeudi 25 octobre, on eut connaissance de sept ou huit îles échelonnées sur une seule ligne, probablement les Mucaras. Christophe Colomb ne s’y arrêta pas, et le dimanche il arriva en vue de Cuba. Les caravelles mouillèrent dans un fleuve auquel les Espagnols donnèrent le nom de Saint-Sauveur ; puis, après une courte relâche, reprenant leur navigation vers le couchant, elles entrèrent dans un port situé à l’embouchure d’un grand fleuve, et qui devint plus tard le port de las Nuevitas del Principe.

Des palmiers nombreux croissaient sur les rivages de l’île, et leurs feuilles étaient si larges qu’une seule suffisait à couvrir les cabanes des naturels. Ceux-ci avaient pris la fuite à l’approche des Espagnols, qui trouvèrent sur la plage des espèces d’idoles à figure de femme, des oiseaux apprivoisés, des ossements d’animaux, des chiens muets et des instruments de pêche. Les sauvages de Cuba furent attirés par les moyens ordinaires, et ils firent des échanges avec les Espagnols.

Christophe Colomb se crut en terre ferme, et à quelques lieues à peine de Hang-tcheou fou. Et cette idée était tellement enracinée dans son esprit et dans celui de ses officiers qu’il s’occupa d’envoyer des présents au