Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/235

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étrangers dans leur île, avaient attaqué ces malheureux colons et les avaient massacrés jusqu’au dernier. Guacanagari lui-même se serait fait blesser en les défendant, et pour preuve il montrait sa jambe entourée d’une bandelette de coton.

Christophe Colomb n’ajouta pas foi à cette intervention du cacique, mais il résolut de dissimuler, et le lendemain, lorsque Guacanagari vint à son bord, il lui fit bon accueil. Le cacique accepta une image de la Vierge qu’il suspendit sur sa poitrine. Il parut très-étonné à la vue des chevaux qu’on lui montra ; ces animaux étaient inconnus de ses compagnons et de lui. Puis, sa visite terminée, le cacique revint au rivage, regagna la région des montagnes, et on ne le revit plus.

L’Amiral dépêcha alors un de ses capitaines, avec trois cents hommes sous ses ordres, avec mission de fouiller le pays et de s’emparer du cacique. Ce capitaine s’enfonça dans les régions de l’intérieur, mais il ne retrouva aucune trace du cacique ni des infortunés colons. Pendant son excursion, il avait découvert un grand fleuve et un beau port très-abrité, qu’il nomma Port-Royal.

Cependant, malgré l’insuccès de sa première tentative, Colomb avait résolu de fonder une nouvelle colonie sur cette île, qui paraissait riche en métaux d’or et d’argent. Les naturels parlaient sans cesse de mines situées dans la province de Cibao. Deux gentilshommes, Alonzo de Hojeda et Corvalan, chargés de vérifier ces assertions, partirent au mois de janvier avec