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MISSIONNAIRES ET COLONS

et fortes lances, des flèches et des massues de pierre mal façonnées. »

Dans les parages ainsi désignés, les géographes modernes ont été d’accord pour reconnaître cette patrie de la côte australienne qui se termine par la péninsule York, et l’extrémité de la Nouvelle-Guinée, récemment visitée par le capitaine Moresby. On savait que Torrès avait embouqué le détroit qui a reçu son nom et qui sépare la Nouvelle-Guinée du cap York ; mais l’exploration toute récente de la partie sud-est de la Nouvelle-Guinée, où l’on a constaté la présence d’un peuple au teint relativement clair, très-différent des Papous, est venue donner un degré de certitude inattendu aux découvertes de Quiros. C’est pourquoi nous avons tenu à nous y arrêter quelque peu, en nous référant à un très-érudit travail de M. E. T. Hamy, paru dans le Bulletin de la Société de géographie.

Nous devons dire maintenant quelques mots de voyageurs qui ont parcouru des contrées peu fréquentées et qui ont fourni à leurs contemporains une connaissance plus exacte d’un monde naguère tout à fait inconnu. Le premier de ces voyageurs est François Pyrard, de Laval. Embarqué en 1601, sur un navire malouin, pour aller commercer aux Indes, il fit naufrage sur l’archipel des Maldives. Ces îlots, ou attolls, au nombre de douze mille au moins, situés au sud de la côte de Malabar, descendent dans l’océan Indien depuis le cap Comorin jusqu’à l’équateur. Le bon Pyrard nous raconte son naufrage, la fuite d’une