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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/53

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Depuis ce matin !

— Et votre première visite n’a pas été pour moi… moi ?

— Elle a été pour vous, au contraire, répondit le Hollandais. Je me suis rendu à votre comptoir, mais vous n’y étiez plus, et l’on m’a dit qu’à sept heures je vous trouverais sur cette place…

— Et on a eu raison, Van Mitten ! s’écria Kéraban, en serrant, avec une vigueur qui touchait à la violence, la main de son correspondant de Rotterdam. Ah ! mon brave Van Mitten, jamais, non ! jamais, je ne me serais attendu à vous voir à Constantinople !… Pourquoi ne pas m’avoir écrit ?

— J’ai quitté si précipitamment la Hollande !

— Un voyage d’affaires ?

— Non… un voyage… d’agrément ! Je ne connaissais ni Constantinople ni la Turquie, et j’ai voulu vous rendre ici la visite que vous m’aviez faite à Rotterdam.

— C’est bien, cela !… Mais il me semble que je ne vois pas avec vous madame Van Mitten ?

— En effet… je ne l’ai point amenée ! répondit le Hollandais, non sans une certaine hésitation. Madame Van Mitten ne se déplace pas facilement !… Aussi suis-je venu seul avec mon valet Bruno.