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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/106

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

le pour et le contre ! Mieux vaut prendre quelque repos…

— Afin de repartir demain ! dit Kéraban.

— Demain, mon oncle, demain ?… répondit Ahmet. Et ne faut-il pas qu’Amasia et Nedjeb…

— Oh ! je suis forte, Ahmet, et demain…

— Ah ! mon neveu, s’écria Kéraban, voilà que tu n’es plus si pressé, maintenant que ma petite Amasia est près de toi !… Et cependant, la fin du mois approche… la date fatale… et il y a là un intérêt qu’il ne faut pas négliger… et tu permettras à un vieux négociant d’être plus pratique que toi !… Donc, que chacun dorme de son mieux, et demain, lorsque nous aurons trouvé quelque moyen de transport, nous nous remettrons en route ! »

On s’installa donc du mieux qu’il fut possible dans la maison du pêcheur, et aussi bien, à coup sûr, que le seigneur Kéraban et ses compagnons l’eussent été dans une des auberges d’Atina. Tous, après tant d’émotions, furent heureux de se reposer pendant quelques heures, Van Mitten rêvant qu’il discutait encore avec son intraitable ami, celui-ci rêvant qu’il se trouvait face à face avec le seigneur Saffar, sur lequel il appelait toutes les malédictions d’Allah et de son prophète.