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KÉRABAN-LE-TÊTU.

zonde. Là, dans cette importante ville, on aviserait au moyen de terminer ce voyage le plus confortablement possible.

Le seigneur Kéraban donna donc le signal du départ, après que l’araba eut été munie de quelques vivres et ustensiles, sans compter les deux narghilés, heureusement sauvés de la collision, et qui furent mis à la disposition de leurs propriétaires. D’ailleurs, les bourgades de cette partie du littoral sont assez rapprochées les unes des autres. Il est même rare que plus de quatre à cinq lieues les séparent. On pourrait donc facilement se reposer ou se ravitailler, en admettant que l’impatient Ahmet consentît à accorder quelques heures de repos et surtout que les doukhans des villages fussent suffisamment approvisionnés.

« En route ! » répéta Ahmet après son oncle, qui avait déjà pris place dans l’araba.

En ce moment, Bruno s’approcha de Van Mitten, et d’un ton grave, presque impérieux :

« Mon maître, dit-il, et cette proposition que vous devez faire au seigneur Kéraban ?

— Je n’ai pas encore trouvé l’occasion, répondit évasivement Van Mitten. D’ailleurs, il ne me paraît pas très bien disposé…