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XV

conclusion.

À l’assaut victorieux des soldats français se termine en réalité l’histoire du voyage si bien organisé par l’Agence Thompson and Co. Certes, jusqu’à Saint-Louis, la route fut dure et pénible. Cependant, le butin conquis sur les Maures permit de l’adoucir dans une large mesure. Sur les mehara restés au pouvoir des vainqueurs, on put transporter toute l’eau de la Santa-Maria, et, à mesure que cette eau s’épuisait, donner du repos aux femmes et aux malades. Dans ces conditions de relatif confortable, Hamilton et Blockhead ne tardèrent pas à recouvrer leur santé habituelle et à reprendre leurs caractères respectifs, l’un optimiste, l’autre grognon.

Jack Lindsay était fort heureusement, parmi les Européens, la seule victime que la rapide escarmouche eût coûtée. Les circonstances de sa mort étant demeurées inconnues, les condoléances ne manquèrent pas à Mrs. Lindsay, et celle-ci reçut l’expression unanime de cette sympathie de manière que ce triste drame de famille demeurât un secret.

Aucun autre touriste n’avait été atteint par les balles des Maures, et le dommage se réduisait à deux soldats si légèrement blessés que, moins de trois jours après l’action, ils purent reprendre leur service.

Ce n’est pas que chacun n’eût fait son devoir. La caravane à peine armée des naufragés avait au contraire, sous la conduite du capitaine Pip, apporté un appréciable concours à la petite troupe des soldats français. Tous s’étaient jetés au plus fort de