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De nouveau, les applaudissements éclatèrent, exactement aussi nourris et aussi « spontanés » que les premiers, puis on se mit en route pour la résidence, où les principaux membres de la mission allaient être hébergés pendant les trois jours qui seraient consacrés à régler les derniers détails du programme de l’exploration.

Ce programme était vaste. La région intéressée par le projet de loi de Barsac dépasse un million cinq cent mille kilomètres carrés. C’est à peu près trois fois la superficie de la France. S’il ne pouvait être question de visiter tous les points de cette immense étendue, du moins avait-on tracé un itinéraire assez capricieux pour que l’impression recueillie finalement par les explorateurs eût quelque chance d’être conforme à la vérité. Cet itinéraire se développait sur plus de deux mille cinq cents kilomètres pour certains membres de la mission, et sur près de trois mille cinq cents pour les autres.

L’expédition devait, en effet, se dédoubler en cours de route, de manière à étendre le plus possible le champ de l’enquête. Au départ de Konakry, on irait d’abord jusqu’à Kankan, en passant par Ouossou, Timbo, centre important du Fouta-Djalon méridional, et Kouroussa, station établie sur le Niger, à peu de distance de la source.

De Kankan, on traversait, par Foroba, Forabakourou et Tiola, le Ouassoulou et le Kénédougou, jusqu’à Sikasso, chef-lieu de ce dernier pays.

C’est à Sikasso, à mille cent kilomètres de la mer, que l’expédition se diviserait en deux parties. L’une, sous la direction de Baudrières, redescendrait vers le sud, se dirigerait vers le pays de Kong et gagnerait sa capitale par Sitardougou, Niambouambo et diverses agglomérations plus ou moins importantes. De Kong, elle rayonnerait dans le Baoulé, pour gagner finalement, à Grand-Bassam, la côte d’Ivoire. Avec Barsac, l’autre partie continuerait, au contraire, dans l’Est, passerait par Ouaghadougou, et atteindrait le Niger à Saye, puis, marchant parallèlement au fleuve, elle traversait le Mossi, et enfin, par le Gourma et le Borgou, elle aboutirait à kotonou, son point terminus, sur la côte du Dahomey.

En tenant compte des détours et des re-