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UN RETOUR SUR LE PASSÉ.

engagea tout d’abord son client à ne pas se compromettre par un acte imprudent. Il voulait reprendre l’affaire, revoir le dossier, réviser l’information. Il fallait savoir si rien de nouveau ne s’était produit dans l’arrayal diamantin touchant cette cause si grave. De ces complices du crime, de ces contrebandiers qui avaient attaqué le convoi, n’en était-il pas qui avaient été arrêtés depuis l’attentat ? Des aveux, des demi-aveux ne s’étaient-ils pas produits ? Joam Dacosta, lui en était toujours et n’en était qu’à protester de son innocence ! Mais cela ne suffisait pas, et le juge Ribeiro voulait trouver dans les éléments mémos de l’affaire à qui en incombait réellement la criminalité.

Joam Dacosta devait donc être prudent. Il promit de l’être. Mais ce fut une consolation immense, dans toutes ses épreuves, de retrouver chez son ancien avocat, devenu juge suprême, cette entière conviction qu’il n’était pas coupable. Oui ! Joam Dacosta, malgré sa condamnation, était une victime, un martyr, un honnête homme, à qui la société devait une éclatante réparation ! Et, lorsque le magistrat connut le passé du fazender d’Iquitos depuis sa condamnation, la situation actuelle de sa famille, toute cette vie de dévouement, de travail, employée sans relâche à assurer le bonheur des siens, il fut, non pas plus