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le chancellor.

soif m’a causé des douleurs telles que je n’ai pu retenir mes cris. Quoi ! avant de mourir, n’aurai-je pas cette suprême volupté d’éteindre le feu qui me brûle la poitrine ?

De vifs rayons percent la brume. (Page 159.)

Si ! Je boirai mon propre sang à défaut du sang des autres ! Cela ne me servira de rien, je le sais, mais, du moins, je tromperai mon mal !

À peine cette idée a-t-elle traversé mon esprit, qu’elle est mise à exécution. Je parviens à ouvrir mon couteau. Mon bras est à nu. D’un coup rapide, je tranche une veine. Le sang ne sort que goutte à goutte, et me voilà me désaltérant à cette source de ma vie ! Ce sang repasse en moi, il apaise un instant mes tourments atroces ; puis, il s’arrête, il n’a plus la force de couler !