remontant la route de Belzingen à Magdebourg. À ce sujet, pas de difficultés.
Les deux adversaires se battraient au sabre, et ne s’arrêteraient que lorsque l’un d’eux serait mis hors de combat.
Admis encore. À toutes ces propositions M. Jean ne répondait que par un signe de tête.
Un des officiers dit alors — l’insolence reprenant le dessus — que, sans doute, M. Jean Keller se trouverait là à neuf heures juste, heure convenue…
À quoi M. Jean Keller répondit que si M. von Grawert ne se faisait pas plus attendre que lui, tout pourrait être terminé à neuf heures un quart.
Sur cette réponse, les deux officiers se levèrent, saluèrent assez cavalièrement et quittèrent la maison.
« Vous connaissez le maniement du sabre ? demandai-je aussitôt à M. Jean.
— Oui, Natalis. Maintenant, occupons-nous de mes témoins. Vous serez l’un d’eux ?
— À vos ordres, et fier de l’honneur que vous me faites ! Pour l’autre, vous devez avoir à Belzingen quelque ami qui ne refusera pas de vous rendre ce service ?
— Je préfère m’adresser à monsieur de Lauranay qui, j’en suis sûr, ne me refusera pas.
— Non, certes !
— Ce qu’il faut éviter surtout, c’est que ma mère, Marthe et votre sœur, Natalis, soient prévenues. Il est inutile d’ajouter de nouvelles inquiétudes à celles qui ne les accablent que trop déjà.
— Votre mère et Irma vont bientôt rentrer, monsieur Jean, et puisqu’elles ne quitteront plus la maison avant demain, il est impossible qu’elles apprennent…
— J’y compte, Natalis, et comme nous n’avons pas de temps à perdre, allons chez M. de Lauranay.
— Allons, monsieur Jean. Votre honneur ne pourrait être en de meilleures mains. »