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Page:Verne - Le Superbe Orénoque, Hetzel, 1898.djvu/293

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DERNIERS CONSEILS DE M. MANUEL ASSOMPTION.

servée du sauveur de Jeanne, le sergent Martial ne voyait rien de suspect… et son colonel, lorsqu’ils se retrouveraient tous les deux face à face, n’aurait aucun reproche à lui adresser…

Pauvre sergent Martial !

De très grand matin, il fut réveillé par Jean que M. Manuel et ses fils attendaient déjà devant l’habitation.

Presque aussitôt arrivèrent leurs compatriotes, qui avaient débarqué un quart d’heure avant.

On se souhaita le bonjour. Jacques Helloch annonça que les réparations de la Gallinetta avançaient, et la falca serait prête à naviguer dès le lendemain.

On partit aussitôt pour les champs où étaient déjà rassemblés les gomeros.

En réalité, ces champs sont plutôt des forêts, où l’on a marqué préalablement les arbres, ainsi que cela se fait à l’époque des coupes. Il ne s’agissait pas de les couper, d’ailleurs, mais d’en inciser l’écorce, de les « traire », en un mot, comme on dit de l’arbre à lait dans les régions australiennes.

M. Manuel, suivi de ses hôtes, pénétra sous ces étranges massifs de caoutchoucs, au moment où les gomeros commençaient leur besogne.

Le plus curieux des visiteurs, celui qui s’intéressait surtout à cette opération, en sa qualité de botaniste, c’était — qui pourrait en être surpris ? — c’était Germain Paterne. Il voulut observer de très près ce travail, et le commissaire s’empressa de répondre à toutes ses questions.

L’opération était des plus simples.

En premier lieu, chaque gomero, ayant une centaine d’arbres sur l’« estrade » qui lui était réservée, alla fendre leur écorce avec une petite hachette très affilée.

« Est-ce que le nombre des incisions est limité ?… demanda Germain Paterne.

— Limité entre quatre et douze, selon la grosseur de l’arbre, répondit M. Manuel, et il convient qu’elles soient faites avec une