Aller au contenu

Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rattachaient au moyen de lianes serpentantes, — pont végétal sur lequel des clowns agiles, ou tout au moins des quadrumanes, auraient pu se transporter d’une rive à l’autre.

Les nuages orageux n’ayant pas encore abandonné les basses zones de l’horizon, le soleil embrasait l’espace et ses rayons tombaient à pic sur la rivière.

Donc Khamis et ses compagnons ne pouvaient qu’apprécier cette navigation sous un épais dôme de verdure. Elle leur rappelait le cheminement au milieu du sous-bois, le long des passes ombreuses, sans fatigue cette fois, sans les embarras d’un sol embroussaillé de sizyphus et autres herbes épineuses.

« Décidément, c’est un parc, cette forêt de l’Oubanghi, déclara John Cort, un parc avec ses massifs arborescents et ses eaux courantes !… On se croirait dans la région du Parc-National des États-Unis, aux sources du Missouri et de la Yellowstone !…

— Un parc où pullulent les singes, fit observer Max Huber. C’est à croire que toute la gent simienne s’y est donné rendez-vous !… Nous sommes en plein royaume de quadrumanes, où chimpanzés, gorilles, gibbons, règnent en toute souveraineté ! »

Ce qui justifiait cette observation, c’était l’énorme quantité de ces animaux qui occupaient les rives, apparaissaient sur les arbres,